Quelles stratégies digitales applicables aux grandes entreprises ?

La transformation digitale des entreprises, plus au goût du jour ? Pour Edith Taillart, rien n’est plus faux ! Pourtant, nombreuses sont encore les entreprises qui pensent que c’est trop tard ou que le digital n’est pas pour elles.

Intelligence Marketing Day 2020, l’événement incontournable de l’inbound, a été l’occasion pour Edith Taillart de s’exprimer sur la transformation digitale des entreprises.

Il faut dire qu’elle est plutôt familière de la question de la digitalisation des entreprises ! Ancienne Responsable Marketing Client chez Numericable, Directrice du Marketing chez Sage et Directrice du Marketing et du Développement chez Viadéo, elle est aujourd’hui Head of Marketing, New Business, Channel & Customers chez Euler-Hermès.

💡 Envie de connaître tous ses bons conseils ? Regardez vite l’interview d’Edith Taillart à l’occasion d’IMD20 ! ⬇️

Stratégie digitale des entreprises : quelles clés de réflexion ?

PME ou grands groupes, les entreprises souhaitant se lancer sur le digital doivent se poser les bonnes questions :

• Pourquoi me lancer sur le digital ?
• Pour qui me lancer sur le digital ? Quelles sont mes cibles, comment fonctionnent-elles ? Où vais-je les trouver, et qu’est-ce qui les intéresse ?

Pour Edith Taillart, répondre à ces questions est un premier pas nécessaire dans la définition d’une stratégie digitale : “il est alors plus simple de structurer sa stratégie, qui découle naturellement puisqu’on connaît les messages que l’on veut transmettre à ses cibles, les canaux par lesquels le faire et les outils à utiliser”.

Et c’est bien là le cœur de toute stratégie de marketing digital : placer ses cibles au centre, qu’il s’agisse de clients, de partenaires ou de prospects. L’ingrédient secret du marketing digital ? L’empathie !

“Une fois qu’on connaît ses cibles, on peut leur parler de ce qui les intéresse, et petit à petit leur faire comprendre que les produits ou services proposés par l’entreprise sont une solution pour résoudre leurs problèmes ou les aider”, précise Edith.

Transformation digitale : où en est-on en France ?

Pour Edith, bien que les avancées soient plutôt hétérogènes, les entreprises françaises n’ont pas à rougir de leur maturité digitale !

De nombreuses initiatives intéressantes sont effectivement mises en place dans les petites entreprises, sans parler des grands groupes, qui ont beaucoup d’axes de réflexion sur le sujet. “Pourtant, ce qu’on peut dire, c’est que les entreprises doivent réussir leur transformation digitale si elles veulent réussir plus globalement”, assure Edith.

Réussir sa transformation digitale : comment faire ?

La première erreur à éviter, partagée par Edith Taillart et Ilham Guggenheim, c’est bien de confondre digital et technique : “la technique n’est pas une finalité, c’est un moyen !” précise Edith Taillart.

Pour elle, les entreprises doivent comprendre que la transformation digitale passe d’abord par l’humain : les collaborateurs ne doivent pas voir le digital comme une menace, mais comme une opportunité. C’est grâce au digital qu’ils pourront se débarrasser de tâches à faible valeur ajoutée !

Le digital est surtout une façon de valoriser l’expérience client en prenant du recul sur les process de l’entreprise que, comme précise Edith, “on a plutôt mis en place pour soi que pour les clients”. En replaçant le client au cœur de sa stratégie, on peut créer (ou recréer) davantage de lien, ce qui devient un réel critère différenciant pour l’entreprise.

Quelle qualité principale faut-il à une entreprise pour se lancer sur le digital ?

Les entreprises qui souhaitent se lancer sur le digital doivent avant tout faire preuve de curiosité : “il faut être curieux d’apprendre, de tester de nouvelles approches, mais surtout accepter d’apprendre et de se tromper”, assure Edith.

Un point positif cependant : la courbe d’apprentissage sur le digital étant particulièrement rapide, les équipes peuvent facilement monter en compétences. C’est un aspect du digital que les dirigeants ne doivent pas négliger, car il permet d’entraîner plus facilement les équipes qui, fortes des succès réalisés, ont l’enthousiasme d’aller de plus en plus loin.

Pour Edith, cela peut même permettre d’aller plus avant : “au sein de mes propres équipes, j’aime avoir des personnes jeunes, qui n’ont ni craintes ni a priori sur la technique, et des personnes plus expertes du cœur de métier de l’entreprise. On atteint ainsi un fonctionnement basé sur la synergie et l’intelligence collective”.

Quels sont les freins à une transformation digitale des entreprises ?

Aussi étrange que cela puisse paraître, les obstacles auxquels peuvent faire face les entreprises au moment d’effectuer leur transformation digitale sont de deux types opposés :

• L’appréhension du digital, qui peut se traduire par de la peur ou un désintérêt (“ce n’est pas pour moi”).
• Le trop-plein d’enthousiasme, qui peut mener à avoir envie de tout faire d’un coup, et finalement avoir un effet déceptif.

Pourtant, pour Edith, la grande force du digital, c’est bien de “nous obliger à être meilleurs, à travailler différemment, à avoir un discours novateur et qui sort des sentiers battus auprès des clients et des prospects. L’approche est ainsi plus authentique, et plus proche de l’intérêt du prospect ou du client”.

Effectivement, le digital est une façon de mieux comprendre le marché, mais aussi d’adapter les stratégies marketing et de la force de vente à ces évolutions pour s’y conformer au mieux. La culture du Test and Learn, que l’on pensait réservée uniquement à la création de site web, se développe en définitive au sein même de l’entreprise : “accepter de se tromper et comprendre où était l’erreur pour trouver une solution, comprendre ce qui n’a pas fonctionné et y remédier, c’est très vertueux”, précise Edith.

Et vous, avez-vous pu effectuer une transformation digitale au sein de votre entreprise ?